7 conseils pour ne plus forcer sur sa voix
Forcer sur la voix entraine :
- une gorge serrée et douloureuse en chantant
- une tension des muscles du cou
- une voix pleine de souffle
- certains sons difficiles à sortir sans douleur
- un manque de timbre
- des cordes vocales qui ne s’accolent pas correctement
Le fonctionnement de votre voix est complexe, car elle dépend de tout votre état psychologique, et qu’elle s’est construite suivant votre histoire, de votre naissance à aujourd’hui ! Apprendre à ne plus forcer peut s’améliorer, en suivant les conseils suivants.
Réduire son stress
Le stress peut créer plusieurs problèmes : tension des épaules et du cou, gorge serrée, respiration haute (au niveau de la clavicule), mauvaise posture…
Apprendre à gérer son stress demande un véritable travail sur soi. Il faut apprendre à percevoir les zones de tensions lorsque vous êtes en état de stress, pour pouvoir les corriger : nuque, épaule, mâchoire…
Voici un exercice de relaxation pour vous aider :
Exercice de cohérence cardiaque :
Cet exercice rééquilibre le cortisol, l’hormone du stress, et à long terme, il fait baisser la tension artérielle. Il est recommandé de le pratiquer 3 fois par jour.
En position assise, le dos droit.
Respirer en détendant les muscles du ventre. Faites-le en pleine conscience et décontraction, ce doit être un moment agréable, un moment pour vous.
Inspirez pendant 5 secondes ; expirez pendant 5 secondes. Faites-le pendant 5 min.
Certaines applications gratuites comme PetitBambou et Respirelax+ proposent cet exercice accompagné, n’hésitez pas !
En studio / répétition / concert : Entendre sa voix
Une des fréquentes raisons pour lesquels un chanteur force inconsciemment sur sa voix est quand il ne s’entend pas.
En studio ou en répétition avec un groupe, soyez vigilants du retour que vous avez sur votre voix, et de la balance de volume entre vous et les autres instruments. Les autres ne peuvent pas se rendre compte à votre place de la fragilité de la voix par rapport à d’autres instruments ! C’est à vous de vous assurer que vous avez suffisamment de retour en chantant pour ne pas être tenté de chanter plus fort que nécessaire et vous faire mal !
Attention à vous habituer aussi en répétant seul, à ne pas travailler avec un volume trop fort, pour qu’ensuite en concert ou avec d’autres vous ne soyez pas gênés.
Il est essentiel de s’habituer à prendre des repères au niveau des sensations que vous avez en chantant, et non de la perception auditive : qu’importe les changements de micros, d’amplis, de tables de mixage et de volumes, vous devez chanter de la même manière sans forcer en toute circonstance ! Entrainez-vous avec ces changements à vous concentrer sur ce que ressent votre corps en chantant, pour garder le même timbre et ne pas forcer.
En concert, avoir un bon retour ou des ears monitors est essentiel. Vérifiez avant le concert qu’en vous déplaçant sur scène vous ne perdez pas le son. Prenez le temps de configurer ces retours : volume, EQ. Les retours doivent être évalués en fonction de la taille de la scène.
Pour plus de facilité, ayez un micro de chant professionnel, modifiez l’EQ de votre voix pour obtenir un son qui vous mette à l’aise, et gardez le même système son à chaque fois.
Je vous conseille également de travailler avec un peu de reverb : cela ne vous empêchera pas d’être précis, mais vous permettra de jouer avec votre voix plus librement si une belle reverb vous entoure !
Conditions acoustiques d’une pièce
L’acoustique d’une pièce à une forte influence sur le chant, vous devez la prendre en compte quand vous travaillez sans micro, car elle peut fausser votre travail de voix.
Une mauvaise acoustique est une salle mate, sèche, insonorisée, feutrée, avec beaucoup de moquette et de rideaux et un plafond bas : en effet, il est important d’avoir de la résonnance, de la réverbération, pour bien s’exercer et ne pas forcer sur la voix. Sans cela vous risquez de ne pas sentir les harmoniques de votre voix, de la trouver sèche, et de forcer dessus pour l’améliorer. Un peu de résonnance motive, sublime la voix, aide à la travailler avec plaisir.
Le marbre, la pierre et surtout le bois sont les matériaux idéaux pour l’acoustique d’une salle pour chanter sans micro. (Nous ne parlerons pas ici de l'enregistrement d'une voix en studio qui nécessite une acoustique traitée).
Respiration diaphragmatique intercostale
Votre respiration ne doit pas être haute / claviculaire, ou elle provoquera des tensions musculaires et de la pression sur les cordes vocales.
Détendez votre sangle abdominale à l’inspiration ; vos côtes et viscères du ventre doivent rester souples pour que le diaphragme descende. Cette inspiration doit être le plus inaudible possible : c’est le signe d’une gorge bien ouverte.
Vous pouvez retrouver un exercice sur cette respiration dans le guide « 25 conseils pour chanter pro ».
L'attaque du son
L’attaque du son est son début.
Richard Miller dans son traité sur la voix en définit 3 : l’attaque dure, le son mou, le son pondéré.
- L’attaque dure : se fait d’un coup de glotte (l’espace entre les cordes vocales qui se ferme quand elles s’accolent) : beaucoup de pression se crée sous les cordes vocales et lorsque le son se produit, la pression se relâche d’un coup et entraine un bruit par l’ouverture de la glotte.
- Le son mou : se fait par l’émission d’un [H] audible avant la phonation. Les cordes vocales s’accolent sans fermeture forte de la glotte. Le son est ainsi légèrement soufflé avant que les cordes vocales vibrent.
- Le son pondéré : l’intermédiaire entre l’attaque dure et le son mou.
En dehors d’effets vocaux voulus, il faut éviter les 2 premiers et chanter habituellement avec une attaque en son pondéré. C’est ce qui vous évitera de forcer sur votre voix !
Terminaison du son
- Le son mou : Un effet de souffle vient sur la fin du son ( la glotte s’ouvre progressivement). La terminaison molle affecte les sons suivants. Souvent, cette façon de procéder dénote une insuffisance dans la coordination du souffle en dessous de la glotte ( ref. Richard Miller)
- Le son dur : En forçant sur la fermeture de la glotte on obtient comme un grognement qui rend dur le son suivant.
- Le son pondéré : La glotte n’est pas serrée, ne prend aucune posture de chuchotement et n’effectue ni la terminaison molle, ni la dure. C'est celle que nous devrions adopter.
Exercice pour obtenir un son pondéré en attaque et en terminaison
Riez sincèrement : « Ha ha ha ha ha ha ».
Écoutez le début et la fin de chaque syllabe qui doit se terminer comme elle a commencé. Le chant doit avoir comme le rire : un timbre de voix homogène et une attaque et terminaison pondérée.
La POSTURE
La posture est essentielle dans le chant. Si elle n’est pas bonne, elle entraine contractions, blocages, douleurs, mauvaise respiration, gêne dans l’émission vocale…
Une bonne posture est souple :
- La tête bien placée, droite, comme si un fil vous tirait au sommet du crâne, entrainant une bonne courbure cervicale
- Les pieds bien ancrés au sol
- Les genoux souples
- Les épaules baissées
La posture doit être athlétique, noble ; sans être cambrée.
Souvent, un simple redressement de la posture ou un changement de position de la nuque et de la tête permet d’optimiser les résonances de la voix et de gagner en amplitude, en vibration, en rondeur.
Bonus: LE JUSTE MILIEU
Comme pour tant de choses dans la vie (alimentation équilibrée, degré de perfectionnisme, etc.), le juste milieu est essentiel au chant :
- L’attaque des sons doit être ni trop dure, ni trop molle
- La respiration ni forcée ni restreinte
- Les voyelles ni trop ouvertes, ni trop fermées
- La posture ni tendue ni affaissée
CONCLUSION
La voix est le reflet de l’âme.
Elle est un instrument fragile soumis aux éléments extérieurs et intérieurs du corps : C’est tout le corps qui chante, il faut tout prendre en compte pour ne plus forcer.
Et vous, vous avez d’autres astuces pour libérer votre voix et ne plus forcer dessus ?
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À bientôt !